“Arrache-toi d’là, t’es pas d’ma bande”

Il m’arrive de décrocher mon téléphone et de parler persan. La réaction des gens autour est parfois surprenante. Cela n’est que anecdotique, voir ridicule. De toute façon dans ces réactions, il n’y a rien de “méchants”.

Karaj

Cependant, ce qui est agaçant, c’est de constater qu’une personne qui arrive à parler une langue étrangère exotique et qui a ma tronche ne peut être qu’un étranger, dans l’imaginaire collectif. Ce qui m’identifie comme étant de la bande n’est pas ce que je fais, ce que j’apporte, comment je me comporte, mais comment j’apparais. Et quoi que je fasse, avec un pédigrée de “francitude” inégalé en bien des points, mon être disparait dans les regards, face à mon paraître.

Rien de plus déplaisant, frustrant, blessant, voire humiliant que de se vivre faisant parti de la bande, et que les regards, les attitudes … vous excluent en quelques secondes.Share:Twitter